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Et si tu avais…

Et si tu avais ce que tu veux, aurais-tu ce que tu as envie?

Je me demande encore les mots que je dois choisir pour exprimer cette pensée. Voici les sens que je leur donne.

Vouloir : Souhaiter, Exiger.

Avoir envie : Désirer quelque chose.

Avec notre société, on veut le confort, la sécurité et être à jour dans les technologies. On veut avoir le pouvoir que nos parents ont acquis mais on le veut maintenant.

Le problème, c’est que ce n’est pas ce qu’on a envie. On a envie de se démarquer d’une génération, qui aujourd’hui a le pouvoir d’être tranquille chez soi. On a envie de l’aventure, de la diversité et de s’épanouir comme humain et non seulement comme portefeuille ou en matériels.

Je constate après quelques années que je me suis éloigné de la conception de la vie que je m’étais fait à l’adolescence. À 26 ans, j’aurais voulu être reconnu dans mon milieu, qui a changé une bonne centaine de fois. J’aurais voulu avoir un endroit à moi, une femme et un chien pour lancer la balle. Mais, aujourd’hui, j’ai 27 ans. Je passe encore d’un appartement à l’autre et les projets commencent à se dessiner plus sérieusement.

Je ne suis pas de ces connaissances aux secondaires qui ont pu fonder une famille de bonne heure. Je n’avais pas la maturité et l’envie de cette responsabilité. Je n’avais pas la personne pour le faire faut se dire.

Mon plus grand bonheur, c’est de respecter ce que j’ai envie et de mettre de côté ce que je veux. Je me suis défait du conditionnement que la télévision m’avait si bien inculqué avec les belles princesses et les grands royaumes du rêve américain.

J’ai tout, sans rien avoir. 🙂


J’aurais cru

Je pensais que mon existence en arriverait à quelque chose de plus grand. Je ne supposais pas que le chemin allait être facile, mais j’espérais une plus grande confiance dans ce que je fais.

Rien m’empêche d’avancer, rien ne me retient que ce manque de confiance. Détermination, elle est là. Comment elle peut tenir avec des yeux fermer et une absence de fondement? Pourquoi je fais ce que je fais?

L’égoïsme de la chose est tellement énorme, ça en est honteux. J’aimerais simplement envoyer promener l’univers et couper mon besoin d’indépendance. Je voudrais être cet être qui ne pense pas trop et qui tombe dans sa routine sans questionnement existentiel.

Je généralise. Je ne peux être jaloux de l’ignorance, mais je peux être jaloux de la confiance aveugle qui en découle.

Je suis triste de savoir qu’autant de confiance m’entour et que je ne peux pas en appliquer au moins la moitié. Le bateau est tellement gros.

Je prêche au convertie. Je veux tout et rien. Je fais tout et plus rien. Où est mon équilibre? Je n’ai plus d’ancre. Je n’ai plus d’encre. Je suis éteint et je m’enfonce dans la stagnation de l’abrutissement médiatique. Ce serait si facile de simplement abandonner. Alors, je serais pas mieux qu’un lâche à mes yeux. C’est pire que de pas avoir confiance.

Fuck la célébrité, je dois le faire pour moi et me dire que j’en vaut la chandelle. Je dois bien valoir quelque chose d’intéressant à quelque part. Je dois bien être capable de construction si on m’appelle encore. Je dois bien être cher à du monde si j’ai encore des amis.

Au bout du compte, les gens ne veulent que mon bonheur et moi le leur. Le compromis ne devrait pas être si difficile à atteindre. J


Mon petit café

Un ami m’a dit : « Quand t’es triste, essaie de te faire la bouffe que t’aimes. » Je suis un vrai homme. Tout le monde peut m’avoir par l’estomac, mais il y a une chose qui surclasse. C’est mon petit espresso simple et court dans un petit café sur une terrasse.

Mon petit café me calme. Il me fait oublier mes tracas. Son goût corsé m’aide à clarifier mon esprit embrouillé. Je me trouve chanceux d’avoir trouvé la chose qui me réconforte. La crème glacé, les steaks et même la tarte aux pacanes ne font pas ça. Et Dieu sait que je les adore.

C’est une belle combinaison que ce petit café. Il y a peu de liquide. Il est amère. On le boit dans une tasse de jeu pour enfants qui jouent à la dînette. C’est formidable qu’une si petite chose puisse donner autant.

Ça me fait penser à la valeur des objets. Je considère qu’un  « merci » et un sourire à plus de pouvoir qu’un cadeau concret. Savoir qu’on a de l’importance, ça a une portée plus longue. Mon frère conserve une carte de Noël de moi dans un cadre. Mes parents me disent qu’ils sont fières de moi. Une amie m’écrit sur Facebook « Salut, mon ami! ». Un ami prend le temps de te téléphoner et t’avertis qu’il ne peut être là.

J’idéalise. Je donne beaucoup de puissance aux mots et leur sincérité. Mais, je ne banalise pas non plus l’importance d’un cadeau. Les proches m’offrent des présents qui me serviront concrètement. Mes films ont besoins d’argent pour voyager dans les festivals. J’ai besoin des outils qui me permettent de les faire ces films.

Pas de morale communiste ou de propagande capitaliste. Juste un homme qui aime les moments sincères.


La porte ouverte

Le soir des Jutras, j’étais au balcon parmi le public. Je me suis habillé propre et profitait de la soirée avec mes amis, même si j’étais de l’autre côté de l’allée. J’ai pas eu beaucoup de conversation avec eux, mais c’était agréable de voir tant de monde rassemblé à honorer le cinéma québécois.

Un homme et sa femme, d’un certain âge, venaient eux aussi profiter de cette belle soirée. Un des employés aidait le monsieur à descendre les escaliers avec un bras sous l’aisselle. Il n’était pas très solide sur ses jambes. Le couple s’est assis deux rangées plus bas que moi. L’homme ne se sentait pas bien.

J’ai mes cartes de sauveteur et j’ai surveillé beaucoup de bain public. J’ai les compétences pour l’aider. Je n’ai rien fait.

Pendant la première pause, je me suis dit que la bonne chose à faire serait de m’offrir en cas de besoin. Mais, je n’ai rien fait.

À la deuxième pause publicitaire (je vous rappelle que c’est télédiffusé), je voyais encore la femme qui réconfortait son époux. Il se tenait la tête. Trente secondes avant la mise en onde, je me suis décidé à descendre.

« Bonjour. Si vous avez besoin d’aide, vous avez juste à me faire signe. Je suis deux bancs plus haut. » La dame de me répondre : « Merci, c’est très apprécié. »

J’avais le coeur bien placé après ça. J’ai profité des nominations et des blagues des animateurs. J’ai laissé une porte ouverte à cet homme. Quels sont les risques lorsque vous ouvrez une porte à d’autres humains? Et bien, ils pourraient la prendre.

Le point de rupture de l’homme est venu. Il se lève difficilement et met une main sur les marches. Ils ne me font pas de signe. Je me lève et descend. L’homme s’accroche immédiatement à moi et nous montons. Il m’explique qu’il fait de la chute de pression. Le couple me remercie de mon aide et quitte. Je vais me rassoir.

Je ne me sens pas mieux ou pire, mais je sais que le couple s’est senti plus en sécurité sachant que quelqu’un à proximité était prêt pour eux. Ça me suffit amplement. Quel qu’en soit l’occasion, les humains ont besoins d’un sentiment de sécurité. Ils ne le demanderont jamais et ne l’utilisont peut-être pas. Se savoir entouré, ça a plus d’impact.

J’aime ouvrir des portes.


Les retours en arrière

Il était une fois un jeune adulte qui décide d’aller de l’avant. Pour s’aider, il laisse bien des choses derrières. Par-dessus de son épaule, il passe des évènements, des personnes et des sentiments. Le problème, c’est qu’il ne conclut pas toujours avant d’envoyer tout ça à l’arrière.

Je vois la vie comme un « 8 ». Alors, voilà la surprise du jeune adulte qui revient au point central et complète à nouveau les cycles. On avance dans le temps, mais on revisite toujours les faits. On peut laisser traîner des histoires en chemin, mais un jour on repasse par là pour découvrir les belles surprises. Comme une crotte de chien au printemps.

À mon passage à l’Université, j’ai changé de ville. J’ai fait un bon en avant et je n’ai pas tout gardé avec moi. Depuis que j’ai terminé, sans chercher, des anciennes amitiés mises de côté refont surface. Des fois, j’ai le choix entre éviter et y plonger. D’autres, la situation oblige. C’est pas si mal qu’on soit obligé, ça nous fait prendre conscience d’où on vient et qui on était.

Ce moment un peu nostalgique vient d’une soirée où j’ai revu une personne que j’ai coupé de mon entourage il y a 7 ans. J’ai eu du plaisir avec elle et m’a donnée des nouvelles sur d’autres qui ont subit le même traitement. Cet ami l’a pris sur le moment à la légère. Quand il m’a raconté la triste histoire d’un autre exilé, ça m’a touché. L’autre a eu des problèmes, ne pouvait plus exercer son métier de formation et avait fait des erreurs de jugement. Malgré que ce n’est plus mon ami, j’ai eu de la peine pour lui. J’étais triste et le suis toujours pour un ami qui n’a pas eu la force de caractère de grandir. Sans être méchant, je lui souhaitais un meilleur avenir.

Ce n’est pas par haine que je coupe des boulets. J’espère que ça aide à faire nos propres chemin et travailler sur nous-même au lieu d’en fonction de ce qui nous attache.

Dans le temps, j’agissais d’une manière. Aujourd’hui, je suis plus mature. Je ne peux pas changer ce que j’ai fait, même si, avec mes nouvelles expériences, j’aurais agis autrement. J’espère continuer à devenir meilleur et à mériter d’être un homme avec un grand H.

Peux-être qu’on a la possibilité de déposer sur notre « 8 » les indésirables du moment pour revenir dessus avec un oeil nouveau et, touchant du bois, conclure avec plus de sagesse.


Ma prof d’anglais

En secondaire 3, j’ai eu la malchance de me retrouver en anlgais normal. Depuis la petite école, je suis bilingue. Mais un professeur qui refuse de corriger le verso de mon travail parce qu’il avait soi-disant demander de ne pas imprimer recto-verso, ça fait que : j’avais pas la note.

Résultat, je suis dans la classe d’une femme aux cheveux noirs hirsutes et à la carrure d’Hagrid. Bon, j’exagère mais j’ai le droit ; je suis un artiste.

La dame avait sa manière de faire. Classer par ordre de grandeur, le plus petit en avant de chaque rangé. Dans mon album de finissant, j’ai été voté le plus petit de ma promotion. Tambours et trompettes s’il-vous-plaît.

Assis en avant, l’élève a la responsabilité de ramasser ou de distribuer toutes les feuilles, travaux ou examen. Super, j’étais, en plus d’être discriminé pour ma taille, contraint à faire l’intermédiaire. En fait, ça me dérangeait pas tant que ça, je suis quand même un garçon serviable. Le problème, c’était la manière condescendante avec laquelle elle nous demandait de venir chercher les feuilles sur son bureau. Et puis, vous savez quoi? Ça me dérangeait de devoir faire la major d’homme et accourir au son de la clochette.

Étant un petit très allumé, je ne trouvais pas normal de me sentir sur un banc d’école des années 50. La bulle a finit par exploser. « William, viens effacer le tableau. » Hum… Comment? L’orgueil et ma nature de n’être au service que de moi-même s’est révélé. « Non. » « Comment? » « Je ne vais pas effacer le tableau. Je suis un élève et je suis là pour apprendre, pas effacer des tableaux.»

La pauvre professeure est toute bouleversée. Je devrais plutôt dire insultée, ici. « Tu vas m’effacer le tableau.» « Non. » Un gentil collègue de classe, assis dans le fond parce qu’il est dans les plus grands, se lève et se propose d’effacer le tableau pour arrêter le conflit, mais la bornée veut absolument que ce soit le petit enrobé de la première rangée qui le fasse.

Je n’ai pas effacer le tableau. Elle m’a même exempté de ramasser toute autre chose pendant l’année scolaire en disant à la classe que je n’étais pas une personne fiable. J’ai détesté cette femme, mais elle m’a fait réaliser la chose la plus importante de ma vie. Je ne plierai pas devant les demandes ridicules ou les ordres d’imbéciles.

J’ai travaillé pour avoir la note pour Anglais enrichi. Je l’ai eu. En secondaire 4, c’était elle la professeure d’anglais enrichie. Une autre année de combat. Une autre morale.